2010. június 27., vasárnap

Charles Baudelaire
Recueillement


Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi plus tranquille.
Tu réclamais le Soir; il descend; le voici:
Une atmosphère obscure enveloppe la ville,
Aux uns portant la paix, aux autres le souci.


Pendant que des mortels la multitude vile,
Sous le fouet du Plaisir, ce bourreau sans merci,
Va cueillir des remords dans la fête servile,
Ma Douleur, donne-moi la main; viens par ici,


Loin d'eux. Vois se pencher les défuntes Années,
Sur les balcons du ciel, en robes surannées;
Surgir du fond des eaux le Regret souriant;


Le soleil moribond s'endormir sous une arche,
Et, comme un long linceul traînant à l'Orient,
Entends, ma chère, entends la douce Nuit qui marche.

Charles Baudelaire
Áhitat

Én drága Bánatom, légy jó, nyugton maradj ma.
Az Alkonyt hívtad, ím leszállt, itt van, fogadd:
setét legét a halk városnak leplül adja
és békét hint emitt, amott meg gondokat.

Most, míg a csőcselék szivét kínnal maratja
a mord hóhér, a Kéj s vad ostort bontogat,
a rossz dáridón a nép az únt csömört aratja,
add, Bánatom, kezed: hagyd a bolondokat.

Jer! Nézd, lehajlanak holt éveink az égi
erkélyekről, fakó ruhájuk selyme régi;
mély habból mosolyos Megbánás ring ma fel;

egy vén híd-ív alá a Nap holtan zuhan már,
s Keletre hömpölyög hatalmas gyászlepel:
ott – hallod, édesem? – a csöndes Éj suhan már…

                                   Tóth Árpád fordítása

Philippe Jacottet
Sois tranquille...


Sois tranquille, cela viendra! Tu te rapproches,
tu brûles! Car le mot qui sera à la fin
du poème, plus que le premier sera proche
de ta mort, qui ne s’ârrete pas en chemin.

Ne crois pas qu’elle aille s’endormir sous des branches
ou reprendre souffle pendant que tu écris.
Même quand tu bois à la bouche qui étanche
le pire soif, la douce bouche avec ses cris

doux, même quand tu serres avec force le nœud
de vos quatre bras pour etre bien immobiles
dans la brûlantes obscurité de vos cheveux,

elle vient, Dieu sait par quels détours, vers vous deux,
de trés loin ou déjà tout près, mais sois tranquille,
elle vient : d’un à l’autre mot tu es plus vieux.

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